Tremblements De Terre Et Histoire De L'esclavage: On Ne Comptait Pas Les Esclaves Parmi Les Victimes.

Les séismes ne datent pas d’hier. La terre a toujours tremblé depuis les temps anciens. Mais, comment on comptait les victimes? Pour résoudre ce problème, nous avons effectué des recherches qui nous ont permis de comprendre ce qui se passe à Haïti actuellement où l’on ne compte pas assez les paysans haïtiens parmi les victimes auxquelles il faut apporter de l’aide.

Le séisme d’Alep de 1138, on ne comptait pas les femmes ni les enfants.

Ce séisme occupe le rang troisième dans la liste des séismes les plus meurtriers de l’histoire, après celui Shaanxi en 1556 et celui de Tangshan en 1976, en Chine. Pour décrire ce qui s’est passé, Ibn al-Qalanisi, un journaliste qui a enregistré le tremblement de terre principal, le mercredi 11 octobre de 1138, a écrit qu’il était précédé par un séisme initial le 10 octobre et qu’il y a eu des répliques dans la nuit du 20 octobre, le 25 octobre, dans la nuit du 30 octobre et le 1er novembre, et un dernier dans la matinée du 3 novembre.

L’un des séismes les plus meurtriers de l’histoire date de 1138, de magnitude 8.5, le séisme d’Alep qui s’est produit le mercredi 11 octobre 1138, tire son nom de la ville d’Alep qui se trouve au nord de la Syrie, où les pertes en vies humaines ont été les plus élevées en terme de chiffre. On parle de 230 000 morts, par exemple, mais sans compter les femmes et les enfants.

Les croisés avaient construit une grande forteresse à Harim qui s’est écroulée, tuant 600 gardes. La ville de Zaradna, déjà pillée par les forces en conflit, a été totalement détruite, de même que le petit fort de Shih. Les récits de l’époque se limitent à affirmer que la ville d’Alep a été détruite mais le séisme principal et ses répliques ont été ressentis jusqu’à Damas.

Le séisme de 1556 au Shaanxi, on ne comptait pas les esclaves.

Dans la matinée du 23 janvier 1556, dans la province de Shaanxi, s’est produit le séisme le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité jamais recensé. On parle de 830 000 personnes tuées sur le champs sans compter les esclaves parmi les victimes, morts ou blessés.

Séisme à Martinique, on ne comptait pas les esclaves parmi les victimes, morts ou blessés.

L’histoire révèle que dans les colonies où il y avait de l’esclavage, lorsqu’un tremblement de terre se produit, peu importe le nombre d’esclaves tués par le séisme, on ne les comptait pas parmi les victimes, morts ou blessés. Et, en 1685, quand le code noir est venu, dans les colonies françaises, on ne comptait pas les esclaves qui étaient tués par un tremblement de terre parce qu’ils étaient des objets et des biens meubles.

Le 31 décembre 1837, la Martinique qui est une colonie française, compte plus de 117 000 habitants dont 41 000 hommes libres et 76 000 esclaves noirs dans une économie essentiellement consacrée à la culture de canne-à-sucre. Cette industrie emploie 32 000 esclaves sur ces cultures sur un total de 48 000 et occupe la surface la plus grande de toute l’Île: on parle de 21 000 hectares sur un total de 38 000 hectares cultivés dont des plantations de café, de coton et diverses autres cultures.

Située dans une zone de subduction, la Martinique, comme l’ensemble des îles des Petites Antilles qui se trouvent dans cette zone où les plaques américaines s’enfoncent sous la plaque caraïbe à une vitesse moyenne de 2 centimètres par année avec un ensemble dynamique de failles soumises à des contraintes, circulant sur ou sous les îles, et dans leur environnement proche, est sous la menace sismique.

Le 11 janvier 1839, dans la colonie française de Martinique, un séisme se produit depuis la mer au sud’est de l’île. Il sera considéré comme le second tremblement de terre le plus dévastateur enregistré dans les Îles du Vent après celui du 8 février 1843 en Guadeloupe, avec une magnitude de 9 sur l’échelle macrosismique MSK. D’une durée de 40 secondes, le séisme tue, en Martinique, 4 000 personnes sans compter les esclaves, et fait 28 975 blessés sans compter les esclaves.

En Haïti, le nombre de victimes dans les grandes villes du Sud affectées par le séisme n’arrête pas d’augmenter depuis la matinée du samedi 14 août 2021. Mais, nous estimons qu’on ne compte pas assez les paysans parmi les victimes auxquelles il faut apporter de l’aide. Les organisations qui apportent de l’aide aux victimes ne prennent pas en compte les paysans mais distribuent l’aide apportée dans les zones urbaines uniquement. Rien de différent du temps de l’esclavage et de la colonisation.

Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande “Ambraseys, Nicholas N., “The 12th century seismic paroxysm in the Middle East: À historical perspective” (PDF), Annals of Geophysics, Vol. 47, N. 2/3, April/June 2004; Eric Chaline (trad. de l’anglais), Les pires désastres de l’Histoire et la réalité qu’ils cachent, Sayat, Terres éditions, mars 2014; Bernard & Sauret, « Macrosismicité des petites Antilles effets et caractéristiques focales du séisme du 11 janvier 1839 ».”

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M. Charles Philippe BERNOVILLE

Président et directeur des recherches.